Plages d’Agadir : comment mieux organiser la cohabitation entre estivants et activités nautiques ?

Agadir: mieux organiser la cohabitation entre estivants et activités nautiques. Zones dédiées, sécurité renforcée et règles claires pour des plages apaisées. 🔹Lire la suite🔹

ENVIRONNEMENT & NATURE

Rédaction Agadir Première

8/29/2025

Chaque été, Agadir attire des milliers de vacanciers venus profiter de son climat doux, de son sable fin et de ses plages, réputées parmi les plus belles du monde. Cette fréquentation croissante est une bonne nouvelle pour l’économie locale, mais elle met aussi en lumière des tensions de plus en plus perceptibles entre les différents usagers du littoral : familles en quête de tranquillité, loueurs de jet-skis, exploitants de parasols et de transats… Tous partagent un même espace, parfois au prix d’une cohabitation délicate.

Le cas d'une plage emblématique : le “Km 17”

La plage connue sous le nom de “Km 17”, appréciée des locaux et des visiteurs, illustre bien cette transformation rapide du littoral. Autrefois prisée pour sa tranquillité et sa fréquentation familiale, elle est aujourd’hui largement occupée par les loueurs de jet-skis, installés dans un espace balisé, mais jugé trop vaste par de nombreux estivants.

En parallèle, les zones de location de parasols et de transats se sont également développées, réduisant encore les portions de plage accessibles gratuitement. Résultat : la sensation d’étouffement grandit chez ceux qui viennent simplement se baigner ou se détendre en famille. Et ce, malgré des efforts notables, comme l’installation récente d’un parking moderne (payant) qui facilite l’accès au site pour les visiteurs.

Une cohabitation sous tension

Si les jet-skis sont un atout touristique et économique certain, leur présence massive sur certaines plages pose plusieurs problèmes :

  • La sécurité, même avec un balisage, reste une inquiétude : les va-et-vient rapides en mer, parfois à proximité des baigneurs, inquiètent les familles.

  • Le bruit généré par les moteurs rompt le calme que recherchent de nombreux vacanciers.

  • L’occupation commerciale de l’espace, quand elle devient dominante, donne l’impression que la plage n’est plus un bien commun, mais un espace privatisé.

Ces problématiques ne sont pas propres à la région d'Agadir, mais elles prennent ici une acuité particulière en raison de la forte pression touristique et de l’importance stratégique du littoral dans l’image de la destination.

Ce que font d’autres destinations

Plusieurs villes balnéaires dans le monde ont mis en place des solutions efficaces pour organiser la cohabitation entre les différents usagers de la plage :

  • En France, les bases nautiques sont situées à distance des zones de baignade. Elles regroupent toutes les activités motorisées dans un cadre encadré et sécurisé.

  • En Espagne, notamment en Andalousie et aux Baléares, des canaux de navigation balisés sont réservés aux jet-skis, avec des amendes dissuasives en cas de non-respect.

  • À Dubaï, les plages sont sectorisées : zones calmes, zones sportives, zones hôtelières… Cette organisation précise garantit une expérience de qualité pour tous.

  • En Australie, des règles très strictes protègent les baigneurs et encadrent l’usage des engins motorisés, avec des zones interdites, des horaires réglementés et des campagnes de sensibilisation.

Ces modèles montrent qu’il est possible de concilier développement touristique, loisirs nautiques et préservation du bien-être des estivants.

Propositions concrètes pour les plages d'Agadir

Pour améliorer la situation sur des plages comme “le Km 17”, plusieurs pistes méritent d’être étudiées :

  1. Réduire la superficie des zones commerciales, notamment pour les jet-skis, dans les endroits à forte affluence familiale.

  2. Créer des “zones thématiques” clairement identifiées : baignade, loisirs nautiques, détente libre, sport…

  3. Encadrer davantage l’installation des loueurs, en limitant les chevauchements d’usage et en imposant des distances minimales avec les baigneurs.

  4. Impliquer les professionnels (loueurs, restaurateurs, etc.) dans une charte de bonne conduite, co-signée avec la commune.

  5. Améliorer la signalisation sur les plages et renforcer l’information des usagers.

Une gestion plus équilibrée du littoral

Il ne s’agit pas d’interdire ni d’opposer, mais de repenser l’usage des plages d’Agadir comme un espace collectif à partager intelligemment. La réussite touristique de la ville passe aussi par la qualité de l’expérience offerte à chaque visiteur, qu’il soit amateur de sensations fortes ou adepte de farniente.

Agadir peut devenir un modèle de gestion balnéaire équilibrée, à condition d’anticiper les conflits d’usage, de les réguler et de mettre en place des solutions inspirées des meilleures pratiques internationales.

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